Je suis un grand être dans un petit corps. Bonjour.

Vous êtes un grand être dans un grand corps et vous l’ignorez, dommage ! …

La vie est une science. Je le sais bien, car à chaque mouvement de mon corps, je dessine cette magie coopérative entre tous. Je suis consciente que mes ondulations créent des arabesques de lumière guérissant la Terre et reconstruisant son manteau de lumière. Parfois, je suis ébahie de votre pouvoir d’interférence et je m’arrête, regarde et cherche à comprendre le moteur de vos intentions. Je suis très perplexe quant à votre rôle réel sur les monde de la matière puisque, jusqu’à présent, on ne peut pas dire que vos mouvements soient constructifs et servent l’ensemble de la Vie. …

Il paraît que vous êtes promus à un grand destin. Ne m’en veuillez pas d’en douter encore. … Avez-vous au moins conscience que vous détériorez sans cesse la beauté de la Terre que nous, nous devons sans cesse rétablir ? Lequel de nos deux corps, le mien petit, le vôtre grand, a le mérite de respecter la loi du Vivant ? Bon, je ne suis pas en colère contre vous, je suis seulement fatiguée de temps en temps de devoir refaire les mêmes interventions aux mêmes endroits, dans des espaces de temps courts. …

Le soir, lorsque je m’enroule pour me reposer, je soupire souvent en pensant à vous tout en regardant les étoiles. Parfois je les prie et leur demande de rétablir votre conscience dans un partenariat partagé et respectueux de tout le monde vivant, y compris celui que vos yeux physiques ne voient pas. …

Je ne suis pas venue vous faire une leçon de morale, mais bien pour vous faire prendre conscience que les chenilles sont aussi des esprits très intelligents, ce que l’on ne peut pas dire forcément de vous ! Le monde des insectes recèle des trésors de connaissance applicable à la matière et, un jour, vous vous tournerez vers nous pour les recevoir. Je vous encourage à commencer, vous ferez des bonds en avant dans votre progression et pour l’intégration des lois divines de la sainte communauté du Vivant.

En tout cas, je sais pourquoi j’avance sur le corps de cette planète, et je l’aime. Elle se révèle être d’une telle beauté, d’une telle grâce. Comment ne pas l’aimer, la respecter, ne pas la protéger pour qu’elle demeure dans sa grande beauté. …

Vous devez vous souvenir que vous partagez l’espace avec plusieurs peuples d’esprits, et vous n’avez pas la supériorité sur nous. Permettez-moi de vous dire que nous nous côtoyons et que notre vie est aussi grande que la vôtre. Non, je ne nourris pas la colère ou tout autre sentiment de basse fréquence. Je m’offre le luxe de vous exprimer ce que toutes les chenilles échangent entre elles sur vous. La Terre ne vous appartient pas ni à nous non plus. Il est temps de redescendre de votre fausse supériorité pour prendre place dans votre réelle grandeur. Vous abîmeriez peut-être un peu moins la beauté et les lumières de cette Terre et nous n’aurions peut-être pas besoin de revivre une transformation de son visage. Cela est totalement une perte d’énergie précieuse et inutile dans la progression de votre conscience. Vous allez encore souffrir et engrammer une histoire douloureuse. Nous, nous allons perdre nos corps physique, mais notre esprit ne se fera pas de nœuds, et nous n’avons pas besoin de nous créer des rendez-vous particuliers pour vider nos sacs de mémoire. C’EST UNE PERTE DE TEMPS.

Alors, dans votre groupe, vous allez encore avoir peur des animaux, des insectes, de l’eau, de la terre, du feu, etc. Et cela fait des millénaires que ça dure. Il est temps de changer d’histoire et d’en installer une nouvelle, plus heureuse celle-là. Bon, voilà, je suis venue vous rendre visite.

Aurélie, la chenille.

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Tiré de « Les Déesses oubliées », Éditions Ateliers cœur de soleil, 2012, pp.174-178.